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mercredi 24 février 2016

Saint Julien le Montagnier, "Comme un belvédère d'où se découvre toute la Haute Provence"...



"Comme un belvédère d'où se découvre toute la Haute-Provence".



Saint Julien sur son rocher

Soyez curieux, soyez gourmands : 

"Devant moi s'étendait le haut-Var avec ses déserts et ses châteaux. Il faudra vraiment dessiner un jour la carte des chemins non carrossables à l'usage de vrais curieux. On fait des découvertes à chaque pas. On arrive au sommet d'une colline pour se voir contenu dans un paysage qui ne peut que pousser au bonheur. Je me suis toujours étonné que les gourmands ne le soient pas d'air pur. (...) C'est à proprement parlé, le plaisir de vivre."



A Saint Julien... le moulin


Dans cette auberge, la seule du village,
 on m'a dit que Jean Giono avait ses habitudes...


Dans les ruelles

Saint Julien le Montagnier est une petite commune du Haut-Var, entre La verdière et Gréoux-les-bains, à la lisière du plateau de Valensole. Nous allons nous transporter grâce à Jean Giono dans un panorama à 360 degrés depuis cette sentinelle qui embrasse toute la splendeur des paysages du Haut Pays. Les photos qui illustrent ces lieux ont été prises de jour par grand beau temps mais les descriptions de l'auteur sont au crépuscule...!



Une terrasse à Saint Julien, au pied du rocher la forêt d'yeuses...
"Ici, de toutes les vieilles maisons de Saint Julien se détachent de grands vols d'engoulevents et d'hirondelles de muraille. Ils crient tous ensemble parce que je suis debout sur la terrasse et que, pour eux c'est une merveille."



Est-ce sur cette terrasse, ou bien une autre que se tenait Jean Giono? Personne au village
 n'a pu me renseigner sur le lieu où l'auteur résidait ...


"La forêt d'yeuses s'étend sur une bonne centaine de kilomètres carrés"


"Je faisais cette réflexion sur la terrasse d'une maison au sommet de Saint-Julien-le Montagnier, la forêt d'yeuses encercle étroitement le pied du rocher qui porte le village. Elle s'étend sur une bonne centaine de kilomètres carrés. On la voit de haut, parcourue par une route déserte, en ligne droite, filant vers les massifs de bronze qui à l'horizon, sépare ce pays de la mer."

"Loin dans le sud, s'élevant presque jusqu'à ma hauteur, malgré la distance, je vois la Montagne sainte-Victoire (...) à côté de Sainte-Victoire, entrant vers l'Est, le penchant de l'après-midi éclaire le massif de la Sainte-Baume.






"ici, des cinq habitants qui restent encore à Saint-Julien, trois sont entrain de rentrer au village et poussent dans la montée les petits mulets chargés de fagots et de sacs de pommes de terre."



La vue circulaire prise à la table d'orientation de Saint Julien
" A l'Est des Maures, les solitudes de cette terre rejoignent sans frontières les solitudes de la mer. A peine si les dentelles de l'Esterel mordent un peu sur le ciel gris perle."





"Toujours de plus en plus vers l'Est au-delà du Mont Appolon qui domine Lorgues, les Maures, maintenant couleur de violette dépassent la forêt (...) Au sommet de Fayence, les chauve-souris commencent à sortir par toutes les ouvertures d'un étrange palais moscovite ." 



"L'étrange palais moscovite" de Fayence (Tourettes)source internet

"(...) Remontant vers le Nord-Est, s'allongent, les uns contre les autres et s'étagent, les uns au dessus des autres : Le grand Bérard, Le Parpaillon, le Mont Pelat, Le Mercantour, les trois Évêchés, Allos, l'Embrunais, le Pelvoux, glacés, cassés, blancs sur le ciel noir, comme du sucre dans un sucrier d'opaline sombre."

"(...) Au pied du Mourre de Chanier, le couchant éclaire les grands rochers de Moustiers-Sainte-Marie. (...) À cent kilomètres dans le Nord, le Ferrand, l'Obiou, le Mont Aiguille et la trouée du col de la Croix-Haute jalonnent les frontières du Dauphiné.



Au col de la Croix Haute, à la frontière du Dauphiné et du Trièves

Pour avoir visité tous ces sites grandioses du Haut Pays, je peux dire avec force que la description du panorama faite par Jean Giono est fidèle à la réalité même encore aujourd'hui...

"(...) Et glisse vers l'ouest, avec noblesse, la crête de la montagne de Lure, au delà, c'est le Jabron, les Barronnies, Vaison, Carpentras...



La vallée du Jabron depuis la crête de Lure

Les Baronnies
"La nuit touche Banon, monte le long de la montagne (je la vois d'ici) atteint le rebord du plateau, coule le long de la route départementale, s'entasse dans les fonds, submerge les fermes, se glisse de boqueteau en boqueteau, saute les murs d'enceinte de Silence, remplit la cour, les étables où les chevaux tapent du pied, la cuisine où seul, le feu de l'âtre résiste."

La ferme de "Silence" sur le plateau d'Albion

"(...) La nuit submerge Sault et la vallée, remplit les gorges de la Nesque, commence à escalader le Ventoux. (...) Ici aussi, la nuit me cerne maintenant (...) Aux Baux, un maître d'hôtel met le couvert pour les bonnes fortunes romantiques. Au fond de la Camargue l'admirable soleil s'enfonce dans la terre d'or. ici c'est la nuit tout de suite noire, deux fenêtres éclairées au château de la Verdière ...


Le château de La Verdière
L'auberge des Baux-de-Provence, "le couvert est mis
pour les bonnes fortunes romantiques"

"Je descends dans la maison. J'allume ma bougie ..."

*tous les textes de cet article sont extraits de "Provence" de Jean Giono